Coussins gonflables | |
Coussins gonflables usagésUn retour imminentInterdite pendant des années, l'utilisation de coussins gonflables usagés dans la réparation de collision est sur le point d'être autorisée La Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) serait sur le point d'accorder l'autorisation d'utiliser des coussins gonflables recyclés dans le cadre de réparations automobiles. Cette pratique était interdite depuis des lustres suite à des incidents dramatiques liés à l'utilisation de coussins réusinés de façon non professionnelle. Bonne nouvelle pour l'industriePour l'ensemble de l'industrie de la carrosserie, CCPQ en tête, il s'agit d'une nouvelle fort attendue. « Cela ouvre de toutes nouvelles possibilités pour nos carrossiers », lance avec enthousiasme Michel Bourbeau, président exécutif de la CCPQ. « L'Association des recycleurs de pièces d'autos et de camions du Québec (ARPAC) n'a pas seulement fait ses preuves, elle a effectué un travail considérable qui sera à l'avantage de tous les protagonistes de l'industrie. Elle a prouvé être en mesure de remettre en marché des pièces d'origine, récupérées dans les règles de l'art sur des véhicules retirés de nos routes. Elle a démontré sa capacité d'offrir aux carrossiers des pièces fiables dont la sécurité est hors de tout doute. » Partout au Canada, sauf au Québec, il est possible aux carrossiers de proposer des coussins gonflables recyclés. Il aura fallu à l'ARPAC les cinq années d'un projet pilote pour démontrer aux ingénieurs de la SAAQ la validité du protocole de retrait et de contrôle de qualité des coussins retirés des voitures envoyées aux recycleurs afin de pouvoir les réutiliser. Pour Simon Matte, président-directeur général de l'ARPAC, l'autorisation de la SAAQ de remettre ces coussins en circulation est une excellente nouvelle. Des volumes imposants« C'est colossal ! Nous retirons 400 000 voitures de la route annuellement au Québec. Nous ne pouvions que détruire ces coussins. d'un autre côté, des milliers de voitures qui pourraient être réparées sont déclarées pertes totales quand des coussins gonflables ont été déployés, à cause du coût élevé de leur remplacement par des pièces d'origine. La décision que nous attendons va permettre non seulement à nos recycleurs de valoriser davantage des carcasses de voitures en remettant ces pièces en circulation, mais aussi de garder sur la route des milliers d'automobiles. L'impact pour l'environnement à lui seul est considérable. » Évidemment, le parcours a été ardu pour se rendre à ce point. Les recycleurs ont dû suivre une formation pointue de six heures complétée par un examen, afin d'apprendre comment retirer adéquatement les coussins gonflables. Qui plus est, chaque sac est identifié et pourra ensuite être suivi, par le truchement des systèmes informatiques de la SAAQ, en cas de rappel. Il faut aussi que le coussin soit prélevé sur une voiture immatriculée au Québec appartenant au recycleur, question d'éliminer les pièces de provenance douteuse. Et il devra être installé dans une voiture également immatriculée au Québec. Un protocole rigoureuxComme toute pièce de remplacement, le coussin sera inventorié avec précision, afin de s'assurer qu'il correspond parfaitement à la voiture requérante. « Pour l'instant, puisque nous n'en étions qu'au projet pilote, nous n'avons pas un inventaire complet de coussins gonflables, explique M. Matte. Mais nous avons déjà des pièces pour les voitures les plus populaires. » Si à l'origine les voitures comptaient un ou deux coussins gonflables pour assurer la sécurité des automobilistes, ce nombre s'est multiplié au fil des ans. Un impact même à faible vitesse peut déclencher une véritable pétarade. Faute de pièces équivalentes, le remplacement doit se faire par des coussins gonflables d'origine. On parle ici d'une somme oscillant entre 500 et 1 000 $, souvent plus. Réduire les coûtsCe coût de remplacement, ajouté à celui des réparations ou autres pièces à changer, peut rapidement faire pencher la balance du côté d'une déclaration de perte totale par l'assureur. « Il arrive de plus en plus souvent que des voitures impliquées dans de petits accidents soient déclarées perte totale, constate et déplore Sylvain Guillemette, directeur de l'estimation automobile chez SSQauto, et étroitement intéressé par ce projet. Voici l'occasion pour l'industrie de se concerter. L'utilisation de coussins recyclés va abaisser le coût moyen des réparations, donc celui des primes, réduire le nombre de voitures déclarées pertes totales et donner plus de travail aux carrossiers. » M. Guillemette est convaincu que ce projet piloté par l'ARPAC permettra, à lui et aux autres assureurs, de répondre à leur engagement de redonner au client une voiture dans la même condition qu'il la trouvait avant la collision. Selon lui, il s'agira d'un gain net, non seulement pour l'assureur, mais aussi pour le consommateur et le carrossier. Table de concertationCet automne, une grande table de concertation sera organisée conjointement par la CCPQ, l'ARPAC et SSQauto. On y retrouvera des carrossiers, des recycleurs, et des représentants des assureurs pour faire le point sur cette nouvelle opportunité. « La possibilité d'utiliser des coussins recylés est une solution logique, environnementale et excessivement profitable pour notre économie et la rentabilité des gens que nous représentons. Elle répond aux précepts de développement durable, reprend Michel Bourbeau. Une fois l'autorisation accordée, ce sera à nous tous de l'industrie de nous coordonner pour en faire une réalité. » Source : Michel Beaunoyer, Le Carrossier, août 2016 |